vendredi 28 mai 2010

C'est PAS du jazz manouche !


Jusqu'à aujourd'hui, je pensais que "jazz manouche", et "jazz tzigane", c'était la même chose...


...désormais, je sais que non, grâce à Thierry Vaillot, qui explique très bien la différence dans l'interview qui suit. En gros : le manouche est assez réducteur (ça, c'est moi qui le dit), car il s'appuie toujours sur  la même rythmique, la fameuse "pompe" chère à Django...
Une fois cette donnée intégrée, on peut écouter sereinement la musique que nous offre le duo Elbasan, un jazz tout... sauf manouche ! Ils nous embarquent dans leur univers, un grand voyage "du Danube à la méditerranée".
Ce titre (éponyme de leur album) n'est pas usurpé : on commence par le Maroc, on continue vers la Roumanie, on fait un passage par Séville, on s'arrête en Afrique... C'est un jeu, à chaque nouveau morceau, de savoir de quel pays, de quelle ville, la caravane musicale est inspirée. Ça, c'est pour l'oreille. Pour la vue, c'est un enchantement, de les voir, ces deux-là, se répondre de l'œil et du doigt.
Héloïse, aussi jolie que virtuose ; Thierry, lunaire, totalement embringué dans ses rythmes, les sons qu'il produit : on entend du flamenco (pour de vrai), on devine qu'il susurre ses mélodies en même temps qu'il les joue.
Au risque de me répéter, j'ai été envoûtée par leur prestation. Je vous conseille de lire le commentaire laissé ci-dessous par Dominique, il vous l'explique mieux que moi.
Et n'hésitez pas non plus à laisser votre propre commentaire !


1 commentaire:

  1. Je n'ai pas assisté à tous les concerts proposés par Isabeau de Touraine, mais ce soir, à l'applaudimètre, je pense que j'ai partagé, avec les autres assistants, un instant magique. Le concert a commencé par un bref ping-pong verbal entre Thierry Vaillot et notre hôtesse à propos de technique (musique à pompe ou sans pompe, jazz manouche ou composition personnelle, libre, sans étiquette). Peu importe, dès le premier morceau, nous sommes restés accrochés à nos sièges.
    La complicité entre les deux protagonistes était évidente. Musique enjouée, musique enlevée, improvisation maîtrisée, Thierry Vaillot et Héloïse Lefebvre, virtuoses, nous ont fait voyager. Entre chaque morceau, une brève indication, une brève explication. Ils ont parlé Django Reinhardt, j'y ai retrouvé du Manitas de Plata.
    Aujourd'hui sédentaire, j'ai voyagé dans le temps. Ils m'ont ramené aux Saintes Maries de la mer, à Budapest dans ces restaurants animés par des orchestres tziganes, à Prague devant ces petites formations qui se produisent le week-end sur le pont Charles.
    Le concert achevé, nous sommes tous restés à deviser avec eux, histoire de prolonger ce moment qu'ils ont aussi apprécié pour l'écoute. Chez Isabeau, lorsque les artistes se produisent, il n'y a plus de bruit d'assiettes, de couverts ou de conversations, il y a tentative de communion. Cette fois, la symbiose était parfaite.
    Merci à l'organisatrice, merci aux compositeurs et interprètes de ces morceaux de musique qui, pour être non écrits, ne sont jamais tout à fait les mêmes.

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