vendredi 9 avril 2010
Alain Bertheau
Le hasard fait-il bien les choses ? Sans doute, en tous cas, il faut lui faire confiance... Le texte de Doc Pilot, je l'avais lu, mais je ne connaissais pas l'acteur Alain Bertheau. On sent entre ces deux-là un lien indéfectible, fait d'admiration et de tendresse. Que serait Alain Bertheau sans Didier Pilot ? Une âme en peine. Que serait Doc Pilot sans Alain Bertheau ? Un auteur en quête de reconnaissance (bien qu'il n'en ait pas besoin, son talent l'en dispensant). Ce duo enchaîné nous a donc livré un spectacle singulier, celui d'un homme qui vit les mots d'un autre. Je ne sais pas comment l'assistance a ressenti la pièce (vous êtes invités à donner votre avis dans les commentaires - même anonymement !) ; mais une chose est sûre : le silence qui a suivi le mot "fin" était lourd... Difficile de digérer et régurgiter immédiatement le ressenti au sujet d'une pièce écrite façon Céline. Le comédien alpague, divague, se livre... pour nous laisser sur le carreau. Il fallait se laisser porter par la voix de Bertheau, profonde et puissante pour tenter de retrouver le fil de l'histoire. Car sa difficulté à s'approprier le texte dessert ce dernier. C'est toujours la même chose avec les "personnages", les déjantés... J'aime leurs fêlures, le côté pas droit qu'ils cultivent.... Cela implique d'accepter les débordements qui vont avec.
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J'ai découvert Alain Bertheau lundi soir, et j'ai vu un artiste, un homme blessé, voir meurtri par les années, les épreuves, les excès surement aussi. Bien sur il y a cette voix, ce regard, cette "présence", mais j'ai vu aussi un homme un peu trop alcoolisé pour pouvoir interpréter ce texte avec assez de nuances et de rythme pour captiver l'assistance...
RépondreSupprimerDommage.
Dominique, je mesure aussi comme il est dommage que le dîner ne nous ait pas donner l'occasion d'échanger avec tous. Mais le jeu en eut peut être été faussé par la facilité induite en les sympathies électives. Ainsi le psychodrame eut été moins brutal, violent et subi. Comme tu as pu le voir, le texte de scène est différent de celui écrit, le but étant au travers d'un acteur écorché, de "balancer" du malaise. Il se trouve une donnée"artistique" dans cette représentation, à l'instar d'une "performance" dans une galerie d'art moderne. Le public, vous, toi, participaient à cette performance, et nous ne sommes pas dans du ludique et du gratuit... Sinon, je serais le propre lecteur de mes écrits et je saurais par diverses pirouettes habiles, rendre plaisant ce texte peint au rasoir.
RépondreSupprimerMarie, pas "trop alcoolisé" (Isabelle te le confirmera), mais plus... entre la défonce et la psychose. Merci pour votre écoute.